

La
boutique marchait bien depuis plusieurs mois¦ le calme était
revenu dans le commissariat, à part quelques vols. Le tueur
karatéka n’était pas réapparut. Seul Mattèo
rongeait son frein en essayant de comprendre. L’enquête
de voisinage, comme il avait bien pensé, n’avait rien
donné. Le gars était inconnu dans ce quartier. Et s’il
revenait de chez une maîtresse, et bien, elle était
restée anonyme ! Quand à la jeune veuve, les voisins
avaient confirmé qu’elle n’avait pas bougée
de chez elle !
Le printemps était revenu, Lawrencita, envisageait déjà d’agrandir
sa boutique. Elle avait déjà une option sur la cellule voisine,
un libraire qui désirait prendre sa retraite. Et donc, elle rêvait
de faire un rayon spécial homme, et un coin un peu plus que coquin.
Son fournisseur lui avait proposé des dessous que, lui avait dit Anna
en riant, jamais une honnête femme n’oserait mettre ! Mais au diable
les préjugés, une femme amoureuse se doit de séduire son
amant même si ce n’est que son mari !
Elle mettrait de grandes plantes vertes pour séparer les coins ou des
voilages et basta ! Et puis, ce dit-elle, peut-être reverrait-elle ce
bel homme venu un jour pour sa sœur et qui n’était jamais
revenu.
Jetant un oeil vers l’extérieur, elle faillit lâcher sa
corbeille de linge ! Le bel homme de ses rêves était là ,
et il la regardait aussi. Puis il entrait Anna se précipita à sa
rencontre, et reconnaissant le policier, elle s’arrêta pile, fit
demi-tour et fonça en réserve comme si elle avait le diable aux
trousses. Lawrencita était perplexe. Elle ne comprenait pas, soudain,
l’attitude de son amie. Mais il est vrai que depuis la mort de son mari,
elle devenait étrange.
« Bon se dit-elle, ce n’est qu’un client ?». Et tout
sourire, elle alla lui demander ce qu’il désirait.« Un rendez-vous,
lui dit-il ?» Lawrencita lui sourit en disant :
« Pourquoi pas ? Quand ?
- Ce soir ?
- Ou ?
- Je viendrais vous chercher à la fermeture, si vous êtes d’accord,
lui dit Mattéo, et je vous emmènerais dîner, ensuite on
verrat ?»
Après un dernier sourire et un signe de la main, Mattéo sortit
du magasin en sifflotant. Lawrencita n’en revenait pas d’avoir
accepter si vite, c’était comme dans un rêve. Anna, subitement
réapparut à ses côtés et la regarda d’un drôle
d’air.
-« Oui ? Quoi ? Lui demanda Lawrencita
- Tu sais qui c’est, lui demanda son amie ?
- Quelqu’un à qui j’ai accordé un rendez-vous parce
qu’il me plaît, pourquoi ?
- C’est un flic, lui dit Anna, et pour être précise, celui
qui enquête sur la mort d’Eric !
-Et alors ? Ou est le problème ? Ajouta Lawrencita, voyant que son amie
la dévisageait comme si elle avait vu un fantôme.
- Aucun problème, je voulais juste te prévenir. !»
Haussant les épaules Lawrencita se remit au travail en s’imaginant
dans les bras de son bel inconnu. « Suis-je bête, se dit-elle,
je ne lui ai même pas demandé son nom !»
Plusieurs fois dans la journée, Lawrencita regardait sa montre. Elle
avait l’impression que les aiguilles n’avançaient pas. Le
temps s’écoulait lentement, trop lentement. Plusieurs fois elle
surprit le regard d’Anna posé sur elle. Celle-ci la regardait
toujours d’une curieuse façon, ou bien c’était une
idée qu’elle se faisait. Anna, quoiqu’elle dise avait été ébranlée
par la mort de son mari et toutes les tracasseries administratives qui avaient
forcement suivi.
A moins qu’elle ne fut jalouse ?!
(à suivre)
Verteprairie
le
15/05/05
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